Gisèle a été une grande artiste de cabaret reconvertie en maquerelle de maison de luxe, D'un tempérament tranché, elle reste celle qui veut apporter la détente et le plaisir à ses clients. Elle va rechercher les meilleures filles et les mène à la baguette. Sa seule faiblesse c'est sa santé, les jambes qui lui font mal , un mal qu'elle cache à tous sauf à son ami Léonardo.
Dans le monde des filles de joie, il y a une hiérarchie et la bataille est grande pour garder sa place, comme partout ailleurs; il y a des alliances de sentiments, d'attirance; de filiation, de domination, de compassion. Les risques sont grands, coups, médisances, servitude, fuite impossible.

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Une main de fer dans un gant de velours... la caresse d'une prostituée Paris, 1887. La France de la Troisième République s'engage virilement sur la voie du progrèstechnique, de la croissance économique. Le canal de Panama devrait être le symbole du rayonnement de la France à l'étranger, tout comme le sera la Tour Eiffel à Paris.La jeune Chimère est vendue pour 1000 louis aux bons soins de la Perle Pourpre, lupanar des plus sophistiqués où les messieurs en haut de forme vont trouver le repos du guerrier. Pauvre enfant, laissée à 13 ans
Paris, 1887. La Perle Pourpre, maison close de luxe, est en effervescence. Ce soir, la virginité de Chimère, 13 ans, fraîchement achetée par Madame Gisèle pour mille louis, est vendue aux enchères. Loin d'être effrayée, l'adolescente joue de ses charmes bourgeonnants pour faire monter les prix. Mais, si la somme récoltée lui permet de couvrir une large partie de sa dette, Chimère est vite rattrapée par la réalité du lupanar. Son entretien coûte, le règlement est dur, les hommes pas toujours tendres et l'entente avec les autres pensionnaires pas forcément cordiale... Au même moment, Ferdinand de Lesseps et son entourage cherchent par tous les moyens à obtenir de nouveaux financements pour le percement du canal de Panama, ralenti par une succession d'accidents. La solution pour éviter que les Américains récupèrent l'ouvrage ? Obtenir le vote d'un emprunt grâce à quelques amitiés parlementaires bien négociées, en espèces ou en chair fraîche...
Chimère(s) 1887, voilà un titre pour le moins intrigant. L'année correspond, entre autres, au lancement de la construction de la Tour Eiffel (en janvier) et à un scandale politico-financier (en octobre) préfigurant ceux qui ont si souvent secoué la IIIe République. Chimère est le prénom de l'héroïne et le « s » entre parenthèses laisse libre cours à de multiples interprétations et possibilités que les auteurs ne manqueront probablement pas d'exploiter au long des six tomes que doit comporter la série. En attendant, le contexte – celui d'une France encore marquée par la défaite face à la Prusse et le spectre sanglant de la Commune, déjà revancharde et bien engagée dans l'ère industrielle -, le décor – celui du Paris de la Belle Époque poursuivant sa mutation urbaine et celui, feutré, d'un bordel luxueux -, ainsi que la double intrigue concoctée par Christophe Pelincq (alias Arleston) et Melanÿn forment le cadre idéal pour un récit où les apparences sont nettement trompeuses, les utopies et rêves aussi nombreux que mal partis pour aboutir.
En effet, les deux scénaristes brossent un tableau à la fois brillant et sordide d'une période aussi prospère que misérable, si bien décrite par Émile Zola. Derrière les lustres scintillants de mille feux, les coussins moelleux et les toilettes ruineuses, la réalité de la maison close est évoquée crument, sans détour. Sans voyeurisme non plus, ce dont on leur sait gré. Certes, la mise aux enchères de la virginité de la petite Chimère pourrait passer pour le clou du spectacle (elle l'est certainement pour les Messieurs nantis qui s'y précipitent), alors qu'elle n'en est que l'entame, puisque la principale intéressée est précipitée dans un engrenage dont il est difficile de s'échapper.
Documentés, Christophe Pelincq et Melanÿn s'attachent plutôt à cataloguer - ce qui est, hélas, limité - le quotidien laborieux et peu glamour des travailleuses du sexe, fussent-elles les défouloirs joliment apprêtés et douilletement installés d'affairistes fortunés. Tout y passe, rapidement et par le biais des explications de Madame Gisèle puis du journal intime de l'héroïne, depuis le tarif des passes – bas afin d'empêcher le rachat facile de la liberté des filles –, jusqu'aux boissons abortives, en passant par les jalousies entre pensionnaires et les punitions qui peuvent être cruelles. Ces deux derniers aspects sont un peu plus développés et viennent enrichir l'intrigue, tout comme les informations récoltées par Chimère sur ses compagnes. S'y ajoutent également, légèrement en arrière-plan bien que laissant soupçonner – et pour cause – leur importance, les éléments afférents au creusement du canal de Panama. La corruption, allant de pair avec le sexe, est au rendez-vous, de même qu'un complot, américain en l'occurrence, qui se dessine dès les premières pages. Cela n'a rien d'inédit ou d'exceptionnel, mais amène un piquant supplémentaire.
Dans une certaine mesure, le récit paraît bien parti et ne manque pas de titiller la curiosité. Néanmoins, la narration pèche quelquefois par une certaine linéarité, tandis que l'album s'avère trop fortement marqué par son rôle de « tome d'introduction ». La mise en place est certes adroitement menée, mais la lecture s'achève sur un goût de trop peu qui fait regretter que la matière se soit concentrée sur une présentation tirant en longueur. Par ailleurs, malgré l'intérêt indéniable véhiculé par la plupart des protagonistes, certain(e)s se révèlent un peu trop caricaturaux, les hommes en particulier. Quant à Chimère, il est difficile de la cerner à cause de l'ambivalence de son caractère. Malgré sa jeunesse, certaines de ses attitudes et sa vente par un digne descendant des Thénardier, elle n'a rien d'une Cosette lorsqu'elle se trouve face aux membres du sérail ou à la clientèle et le prouve à maintes reprises. C'est un peu déstabilisant.
La représentation graphique de la jeune fille amplifie le trouble, tant il est malaisé de définir exactement son âge sous ses atours de prostituée et le maquillage. Seules ses courbes moins généreuses la dénoncent comme étant plus jeune que les autres. Mais cela participe pleinement du propos et de l'ambiance de l'histoire. Vincent (Albatros, L'École Capucine) relève d'ailleurs sans peine le défi. Il recrée de façon réussie l'atmosphère Belle Époque grâce à son trait semi-réaliste à la fois légèrement anguleux et souple. Il travaille les détails, livre de belles scènes intérieures comme extérieures, accentue l'expressivité. Son découpage s'avère plutôt efficace, malgré une légère impression de surcharge ou de fouillis par moments. Les couleurs à dominante chaudes de Piero viennent enfin embellir le tout.
En dépit de quelques réserves liées surtout à une fonction introductive trop évidente qui freine l'action, La Perle Pourpre constitue une lecture satisfaisante. Le lecteur s'y attardera avec plaisir, en espérant néanmoins que les choses décolleront un peu plus par la suite.
Par M. Natali

horoloadmin Le 28/03/2021 à 10:41:29
beaucoup de plaisir à me plonger dans l'univers décadent et coloré des maisons closes de fin 19ieme
le dessin est agréable et se prête bien à l'histoire.
l'intrigue est bien distillée entre complot historique et l'histoire de Chimère, ça ce lit tout seul.

Erik67 Le 23/11/2020 à 21:52:57
Cette bd est étonnante à plus d'un titre. Elle raconte le destin plutôt triste d'une jeune adolescente puisqu'elle va atterrir dans une maison close de luxe dans le Paris de l'année 1887. Parallèlement, on va suivre le périple de Ferdinand de Lesseps en proie à d'énormes difficultés pour réaliser son rêve de relier l'océan Atlantique à l'océan Pacifique. Bref, il y a une véritable ambiance historique qui est reliée à une histoire plutôt dramatique. On sait que les destins vont certainement se croiser pour notre plus grand plaisir.
En tout cas, cette première partie est plutôt convaincante. Pour ne rien gâcher , le dessin est soigné et très précis. On se rend compte également qu'il y a un véritable rapprochement entre les maisons closes de luxe et les hommes politiques. 125 ans après, les choses n'ont pas vraiment changé. Le scandale peut encore faire varier le destin d'un pays.
Chimère parvient à nous faire ressentir de véritables émotions en jouant de manière subtile sur une corde assez sensible. On ne pourra être que toucher par la grâce de ce personnage dans un milieu aussi sordide de luxure et d'oisiveté. Pour autant, je dois avouer que j'ai fini par décrocher par la longue suite qui n'est plus du même acabit.





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